Bâtir un organe unique de gestion des élections à l’image du BVG

 

Cet organe unique, dira le Ministre, va être l’organisateur du système électoral, l’interlocuteur des partis politiques, le moralisateur de la vie politique et le gestionnaire de tout financement destiné aux partis politiques.

 

Vendredi 02 juillet, il est 11 heures lorsque le Vérificateur Général, Monsieur Samba Alhamdou BABY reçoit en audience le Ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des relations avec les Institutions, Monsieur Ibrahim Ikassa MAIGA, accompagné de trois de conseillers techniques et de son Chargé de communication. Le Vérificateur Général a, à cette occasion, précisé :

  • La spécificité professionnelle de sa mission: Les accueillant, le Vérificateur Général a adressé ses vives félicitations à M. MAIGA pour sa nomination au sein du gouvernement. Il indiqua que la spécificité du Bureau du Vérificateur Général (BVG) est qu’il est une autorité administrative indépendante de contrôle externe accessible aux citoyens qui peuvent le saisir directement. Le BVG a un pouvoir de dénonciation et de transmission aux autorités judiciaires des faits, décelés lors de missions de vérification, qui susceptibles de constituer des infractions à la loi pénale et à la législation budgétaire et financière. Ainsi, la transmission à la Section des comptes de la Cour Suprême de plus de quarante dossiers d’irrégularités financières a permis à sa Chambre de la discipline budgétaire, qui n’avait jamais fonctionné, d’être opérationnelle. Les rapports du Vérificateur Général, conformément à la loi qui l’institue, sont rendus publics par le Bureau qui a aussi opéré d’autres innovations de taille au cours de ce mandat dont l’initiation d’une évaluation de Politique Publique (EPP). Cette EPP a concerné la composante « santé et hygiène publique » du PRODESS et s’étendra à d’autres domaines de la santé dans les mois à venir, a confié Monsieur le Vérificateur Général.
  • La nécessaire relecture de la loi l’instituant: Dans son exposé liminaire, M. BABY a expliqué que dans l’optique de renforcer le contrôle de la gestion publique, les autorités maliennes ont institué le Vérificateur Général suivant la Loi n°03-030 du 25 août 2003, abrogée et remplacée par la Loi n°2012-009 du 8 février 2012. Mais, en vue de renforcer son ancrage institutionnel et son efficacité, le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a besoin d’une relecture de ses textes déjà vieux de neuf ans.

Il a informé l’illustre hôte que les textes sur le BVG, vieux de neuf ans, doivent être révisés pour permettre au Bureau d’appréhender sa mission avec efficacité. Il sollicitera l’appui et le soutien du ministère de la refondation de l’Etat.

En réponse, le Ministre a dit que le Bureau est « l’instrument phare dans la réduction de la mal gouvernance. C’est mieux de soumettre la loi à la relecture des textes. Nous travaillerons à cela pour que le Bureau soit plus efficient dans son travail. C’est une volonté politique affichée. »

Il ajoutera : « La corruption a fait péricliter l’Etat malien, il faut qu’elle cesse. Les rapports du BVG donnent un message fort comme pour dire : Voilà la vérité, tenez-en compte, prenez le temps de corriger vos errements pour limiter les dégâts que peuvent causer de telles irrégularités. Cette façon de procéder dénote d’un sens élevé de la pédagogie ».

A sa sortie d’audience, Monsieur le Ministre a déclaré aux médias : « Le Bureau du Vérificateur Général est le gardien, le véritable sacerdoce de la bonne gouvernance au Mali. Il est un exemple en termes d’autonomie, d’efficacité et d’efficience, axé sur les résultats. A mon avis, l’organe unique que notre pays recherche, pour organiser des élections crédibles, pourrait être bâti à l’image de ce Bureau qui a fait ses preuves dans la conservation de l’intérêt national qu’en tant qu’autorité administrative indépendante. Dans la phase de refondation de l’Etat que nous traversons actuellement, le BVG a une place de choix et est un modèle duquel peuvent s’inspirer les autres acteurs qui apprennent à bien faire leur travail ! ».